UN FIL À LA PATTE

L’intention est simple, pure, directe : rire et faire rire. Pour l’histoire : Fernand Bois d’Enghien, noceur de la Belle Époque, avenant et beau parleur, est l’amant volage de Lucette Gautier, chanteuse de café-concert. Seulement, Fernand doit rompre, car il s’est engagé à signer un contrat de mariage, par opportunisme, avec Viviane Duverger, jolie jeune fille bien dotée. Quant à Madame la baronne Duverger, mère de Viviane, elle le veut comme gendre, mais peut-être aussi pour elle tout court, elle dont l’œil lubrique pétille devant cet adepte de la luxure. Lucette, de son côté, est aimée d’un nouveau riche le général mexicain Irrigua, qui veut se l’offrir, avec l’accord bien sûr de Fernand, qui peine à lui annoncer sa rupture. Par lâcheté, ce dernier se retrouve alors dans une situation inextricable, avec une pléiade de personnages cocasses et décalés, dont l’inénarrable Bouzin, auteur de chansons, et toute une galerie de faux bourgeois et de vrais casse-pieds.

Pour le jeu : monter une pièce de Feydeau, c’est choisir un génie comme collaborateur, mais il faut savoir lui rendre hommage. Feydeau demande précision, rythme, et surtout un engagement total dans les situations. Ce que réussit brillamment la compagnie Viva, sous la houlette d’Anthony Magnier, grâce à une sincérité de jeu et un intense engagement émotionnel. Car Feydeau nous fait rire de ce qui nous terrifie. Il met en scène les bassesses et les médiocrités humaines, ces endroits retranchés dans lesquels les hommes et les femmes se réfugient lorsque les situations les dépassent.

Prix du Jury et le Prix du Jury Jeune du Festival d’Anjou 2015.

En savoir + : compagnie-viva.fr